![]() |
|
Présentation De 1963 à 1982, Jacques Brunet, pianiste de concert devenu musicologue, réalise une série d'enregistrements des musiques traditionnelles du Sud-Est asiatique. Débutées au Cambodge, les séances vont rapidement couvrir les pays voisins, Laos, Thaïlande, Birmanie, Malaisie et Indonésie. Procédant par approfondissements successifs, rendus possibles grâce aux rencontres issues des campagnes précédentes, elles établissent la première cartographie musicale significative de ces contrées. Ceci, à une époque charnière de renouveau culturel, qui s'inscrit entre l'arrêt des activités artistiques lié aux drames de la Seconde Guerre Mondiale et des accessions à l'Indépendance et l'arrivée du tourisme de masse à partir du milieu des années soixante-dix, qui provoquera une accélération de l'évolution des musiques traditionnelles, changeant notablement le profil musical de ces pays. Si l'oeuvre de Jacques Brunet n'est pas, à proprement parler, la première tentative de constitution d'une encyclopédie sonore de cette partie du monde (cela a été le fait des enregistrements menés par les firmes allemandes BEKA et ODEON en 1928), elle est la première qui manifeste une adéquation importante à son sujet. Sur plusieurs points : tout d'abord, elle s'appuie sur les premiers travaux ethnomusicologiques systématiques réalisés par des spécialistes hollandais et canadiens (au premier chef Jaap Kunst et Colin McPhee), puis profite de plusieurs institutions musicales se consacrant à la collecte et à l'étude des cultures musicales du Monde (tel l'Institut International d'Etudes Comparatives de la Musique de Berlin) qui hébergent et financent les recherches de terrain, enfin elle utilise des outils d'enregistrement qui permettent désormais de restituer in extenso dans leur temporalité propre les activités musicales locales. Contexte supplémentaire favorable, l'indépendance nouvellement acquise des nations de la zone s'est accompagnée de la création de sociétés discographiques autochtones qui ont commencé à publier de nombreux microsillons. Ceux-ci deviendront une précieuse source d'orientation pour les recherches menées sur place avec sérieux. A l'époque où l'auteur débute ses enregistrements, il existe très peu de disques couramment disponibles consacrés à cette partie du monde (si l'on fait exception de ceux produits par les "chasseurs de sons" et autres collecteurs "d'ambiance", touristique ou autre). On peut sans doute les compter sur les doigts des deux mains et ils relèvent pour la plupart d'une tentative unique qui n'aura pas de suite. Nous en avons rassemblé quelques-uns dans une page spéciale. Une dizaine d'années plus tard, le grand public occidental dispose d'un ensemble qualitativement différent comprenant des témoins d'oeuvres complètes dont la durée couvre plusieurs faces de 33 tours, d'un recensement quasi-exhaustif des richesses musicales d'un palais javanais ou d'un panorama représentatif des modalités musicales d'un patrimoine cérémoniel régional de Bali. En outre, les productions de Jacques Brunet, comme celles de certains de ses collègues ethnomusicologues, se distinguent par un appareil de notes respectable (où figurent des connaissances acquises auprès des meilleures sources musicologiques de l'époque couplées aux informations recueillies par une oreille à l'écoute des musiciens locaux), et d'une riche iconographie qui met pleinement à profit les possibilités offertes par les caractéristiques, d'une qualité inégalée, du médium album. |
Caractéristiques La discothèque se divise en deux grands ensembles, les albums produits sous l'égide d'institutions nationales (Radio France-Ocora) ou internationales (UNESCO) et les albums financés par des producteurs privés (comme les disques CBS, Galloway ou Playasound). Certaines productions auront une diffusion européenne plurilingue comme le montre l'exemple du disque Philips Bali : Musique de cour, musique de banjar. Au coeur de cet objet, se distingue immédiatement un bloc massif, la tentative de discographie générale du Sud-Est Asiatique du label Galloway Records qui, en deux années, produira, en une comète tentant de se libérer des contraintes économiques, vingt-six 33 tours couvrant une demi-douzaine de pays, dont 19 relatifs à notre aire culturelle. Malheureusement, ce rêve de tout discographe disparaîtra brusquement de la circulation, son producteur français ayant cessé son activité. Ceci amènera une amorce de réédition en 33 tours de la discothèque qui s'arrêtera rapidement, avec trois disques dans la collection Playasound et un dans la collection de l'UNESCO. Il faudra attendre l'avènement du CD pour qu'une partie plus substantielle de l'oeuvre gravée sur disques vinyles soit de nouveau disponible. Techniquement, l'auteur organise ces enregistrements en veillant très soigneusement au placement de ses microphones (un couple de Neumann KM74 ou de Schoeps CMT46). Il n'hésite pas à réarranger son dispositif et à refaire la prise si les musiciens ou lui-même ne sont pas satisfaits du résultat. Les magnétophones utilisés seront successivement un portable Nagra III mono (micro Sennheiser) et, à partir de 1970, un Stellavox SP7 stéréo. Evidemment, ce choix technique et esthétique était adapté aux musiques sélectionnées, en majorité produites lors de circonstances prévisibles, telles que cérémonies, concerts, spectacles ou séances préalablement organisées. | |||||||||||
|
Notre démarche Nous avons essayé de recenser tous les disques réalisés par Jacques Brunet en Indonésie et en Malaisie. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur la collection et la mémoire de l'auteur et sur la discographie établie par Alain Swietlik en particulier pour l'AFRASE. Nous avons alors numérisé les pochettes et relevé toute l'information qui y figurait dans le but d'établir les séances originales. Celles-ci ont été vérifiées et complétées par nos soins avec l'aide de l'auteur, qui s'est replongé dans ses carnets de terrain, et d'Alain Swietlik pour les dates de parution. Pour créer les index, nous avons été aidés par plusieurs sources, dont les recueils de notations de MM Mloyowidodo et Gitosaprojo, pour les compositions javanaises. Nous vous présentons ci-dessous 4 classements différents assortis de 4 index permettant de retrouver, sans difficulté, un orchestre ou gamelan, un groupe ayant exécuté une des oeuvres enregistrées, une liste analytique des compositions ou une personne, musicien ou autre, ayant participé à la séance. Toutes ces listes permettent, d'un seul clic, d'obtenir la fiche détaillée d'un album. Celle-ci contient, à son tour, un lien permettant d'accéder à la page du CD lorsque une réédition dans ce format existe. | ||
Bibliographie et Liens Exploring for Nonesuch Robert Brown, in Seleh Notes Vol.10 N°3, London June 2003, p. 12-14 Essai de Discographie Indonésienne Alain Swietlik, in Archipel n°19, Paris 1980, p. 93-117 Discographie de l'Asie du Sud-Est Alain Swietlik, AFRASE Paris 1997, 174 p. Lokananta: A Discography of the National Recording Company of Indonesia 1957-1985 Philip Yampolsky, Center for Southeast Asian Studies, University of Wisconsin, 1987 The Roots of Gamelan, Notes de réédition des enregistrements de 1928 par Edward Herbst 1999 Music of Indonesia Series, La nouvelle collection Folkways par Philip Yampolsky 1999 Magnificent Obsession: The Discographers, essai de Jerry Atkins 1990 Note : Toutes les images présentées dans cette discographie, y compris celles des pochettes dont les droits originaux appartiennent à leurs éditeurs respectifs, ont fait l'objet d'un traitement numérique de restauration. Tous leurs droits, sauf exception mentionnée, sont réservés, elles ne peuvent donc être utilisées sans autorisation. |
Albums/région | Albums/collection | Séances/chronologique | Séances/Localité | |
Index gamelan-orchestres | Index groupes-musiciens | Index personnes | Index compositions |
retour à la page initiale ![]() |